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22 février 2013 5 22 /02 /février /2013 08:00

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Vieux matou (ter)

Ysiad

 

Je suis malaaaade… complètement malaaaade.... a fait Papa ce matin.

En effet, ça n’avait pas l’air d’aller bien fort. Il a titubé jusqu’à la salle de bains en disant qu’il lui fallait de l’aspirine de toute urgence. Et bien sûr, il n’y en avait plus. J’ai pris la dernière avant-hier ! a dit Maman. Ça va, fais pas cette tête, c’est pas la fin du monde tout de même ! Tiens, de l’Efferalgan. Prends-en deux tout de suite, et elle lui a tendu un tube de comprimés.

Papa n’en a pas voulu. Il a dit qu’il détestait le goût de l’Efferalgan, que c’était franchement ignoble à boire, même avec du sucre, qu’il préférait les comprimés d’UPSA, et qu’il descendrait s’en acheter si personne ne consentait à le faire pour lui. Maman a dit qu’elle était à la bourre, mais que Juliette irait volontiers en chercher pour son père quand elle serait levée.

Tu sais bien qu’elle dort tard quand elle n’a pas philo le jeudi ! a fait Papa. Je suis malaaaaade… malaaaade…

Juliette a dû entendre les lamentations car elle est sortie de sa chambre. Tu tombes bien, a dit Maman. Va chercher de l’aspirine pour ton père, je n’ai pas le temps ce matin avec la réunion des services. Il dit qu’il a de la fièvre et il est au lit. J’ai sorti le lave-vaisselle, Pompon a été nourri, le café est prêt, tu n’as plus qu’à prendre ton petit-déjeuner. A propos, a dit Juliette, il est où, Pompon ? Avec ton père, pardi, a fait Maman avant de partir. Tu sais bien que cette bête n’attend qu’une chose : que quelqu’un tombe malade pour squatter son lit…

Je dois reconnaître que Maman n’a pas tout à fait tort. J’aime bien les lits quand quelqu’un a de la fièvre. La chaleur des draps est à la bonne température. J’avais justement trouvé ma place contre le malade quand Juliette a fait irruption dans la chambre : Ben alors, Papa, ça va pas ? Tu as de la fièvre ? Tu veux quoi, comme aspirine ?

Heureusement que je peux compter sur ma fille, a fait Papa en se mouchant. Ta mère ne supporte pas les gens malades, elle s’en fout comme de l’an quarante. En attendant, j’ai des frissons, c’est certainement la grippe. Elle pourrait me laisser crever comme un vieux débris que ça ne la dérangerait pas… Prends-moi de l’UPSA, tu es gentille.

J’y vais tout de suite, a dit Juliette. Pompon ne te gêne pas ?

Un peu, a fait Papa. Il fait sa bouillotte et j’ai vraiment très chaud avec lui. Mets-le au pied du lit, s’il te plaît.

Juliette a caressé mon dos avant de glisser ses mains sous mon ventre. J’ai fait mon gros lourd, histoire de la dissuader de continuer. Dès qu’il s’agit de porter secours à son père, elle est prête à tout, même à me déloger.

Allez, Pompon, elle a fait, un bon mouvement. Tu vas garder Papa, soit, mais au pied du lit.

Je me suis mis en boule et j’ai plissé les yeux de dédain, histoire de lui montrer qu’elle pouvait toujours causer. J’ai attendu qu’elle soit sortie pour remonter à l’assaut des draps et reprendre mon creux initial. En me sentant contre lui, Papa a grogné puis il s’est tourné sur le côté. Quand Juliette est rentrée, elle semblait contrariée.

Tu exagères, Pompon, elle a fait. Allez, au pied du lit. Elle m’a déplacé à nouveau puis elle s’est occupée de l’aspirine.

Tu veux manger quelque chose ? Non, pas faim, a fait Papa en buvant son aspirine. Tire les rideaux. Je crois que je vais dormir.

Tu veux que je prenne Pompon ? a demandé Juliette.

Laisse-le. Au point où j’en suis, il ne me dérange plus.

C’est ainsi que lui et moi avons pu dormir tranquilles jusqu’au retour de Maman. 

Alors ? Comment va le mourant ?

Maaaaal, a fait Papa d’une voix d’outre-tombe. Appelle vite un médecin.

Quand le médecin est arrivé, je me suis planqué sous la commode pour les observer. Il a posé sa sacoche, l’a ouverte, puis il s’est fourré des tiges de fer dans les oreilles et il a demandé à Papa de respirer. Comme ils étaient occupés, je suis sorti de ma cachette pour aller humer la sacoche. Oh ! le beau chat ! a fait le médecin en me voyant. Très beau, vraiment, et il a avancé sa main pour me caresser. J’aime bien les gens qui me trouvent beau. Il a dit que j’avais un très beau poil et de très beaux yeux, et Papa a dit que j’étais un gentil chat de gouttière, mais un peu pot de colle quand on était malade.

C’est tout à fait normal, a dit le médecin. Les chats aiment beaucoup les malades.

Ce n’est pas comme ma femme, a fait Papa en soupirant.

Vous avez un rhume carabiné, a dit le médecin. Restez au chaud et faites des gargarismes à l’aspirine. C’est une affaire de trois jours. Soignez-vous bien. Au revoir, beau chat, a-t-il fait à mon endroit.

Comme Maman raccompagnait le médecin, j’en ai profité pour me glisser sous la couette.

Le médecin t’a donné trois jours d’arrêt, a fait Maman en revenant. Profites-en pour te reposer.

Trois jours, c’est peu pour récupérer, a chevroté Papa. Et cette fièvre qui monte… je suis brûlant... Heureusement que Pompon est là pour me soigner. N’est ce pas, beau chat ?

J’ai cligné des yeux sous la couette. Les malades et moi, on se comprend vraiment très bien.

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commentaires

J
<br /> Il est heureux qu'Hervé ne soit pas allergique aux poils de chat !<br />
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L
<br /> Et voilà ceux qui creusent le trou de la Sécu! N'avez-vous pas honte?<br />
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