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Café littéraire, philosophique et sociologique. Association culturelle dédiée à l'écriture dans tous ses arrangements et engagements : littérature, musique, théâtre, danse, peinture, photo, cinéma...

Les cent premiers jours après la fin du monde, 100

  Morteterre.jpg

Illustration  Samuel Gounon

 

 

 

La ballade de Morteterre

Vieufou

 

Je suis l’arbre aux fruits défendus

Le seul qui n’ait pas disparu

De cette étoile funéraire

De cette morte, morte terre

 

J’ai vu naître une race fière

Qui apprit à manier le fer

Et qui parvint à accéder

A un semblant d’humanité

 

Mais à vouloir me cultiver

Les hommes ont rasé les forêts

Ont asséché les océans

Et vendu leur âme à Satan

 

Ile avaient inventé le temps

Et cru que c’était de l’argent

Glorifié des billets verts

Et monnayé leur propre mère

  

Ils ont fabriqué leurs cercueils

En coupant mes dernières feuilles

Et un jour se sont tous pendus

Au bout de mes branches tordues

 

Nul n’a enterré le dernier

Il s’est écroulé à mon pied

Les poumons ne trouvant plus d’air

La bouche pleine de poussière

 

Epuisant ses dernières forces

Il a gravé sur mon écorce

Le Te Deum à Lucifer

La ballade de Morteterre

 

J’ai fait un lit de mes racines

Je l’ai couché dans mes épines

Ses os blanchissent au soleil

Il dort de son dernier sommeil

 

O Morteterre, n’ayez crainte

Le vent me joue votre complainte

Déjà des cellules s’affairent

Et commence une nouvelle ère

 

Je suis l’arbre aux fruits défendus

Mes branches sont basses et fourchues

Sur Morteterre toujours je veille

Et je prépare son réveil.

 

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V
merci Jordy de cette flatteuse comparaison ...
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J
<br /> La balade des pendus version moderne. D'autres hommes, mais toujours un arbre, espérons le...<br />
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L
<br /> "Frères humains qui après nous vivez<br /> <br /> <br /> N'ayez le coeur contre nous endurcis..."<br />
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