Une nouvelle petite facétie de Jean-Claude Touray
œ
Il faut supprimer les " Zones 30 " et laisser se réguler d’elle-même la circulation en voiture sur les chaussées encombrées par les piétons. Aucun automobiliste ne respecte la limitation à 30 km/h... Et que fait la police municipale ? Elle regarde, impuissante. On assiste à la banalisation d’un délit. Maintenir ces zones c’est continuer de donner du grain à moudre à l’anticivisme.
Il faut supprimer les " Zones 30 ". Mais ce ne sera pas facile. La manie de régenter la vitesse des déplacements au cœur des cités n'est pas une lubie récente des urbanistes. Elle remonte au seizième siècle.
Les électrices et les électeurs doivent savoir que ce TOC, ce trouble obsessionnel compulsif, est d’origine religieuse. Fait que comme ses prédécesseurs, le maire a toujours soigneusement caché. La suppression des " Zones Trente " aurait dû être faite en 1905 quand on a séparé l’Eglise de l’Etat…La municipalité de l’époque s’est contentée de remplacer Trente en toutes lettres par le chiffre trente. Manque de courage politique ou singulière ignorance de l’Histoire?
C'est en effet le concile de Trente (avec un T majuscule) qui a introduit dès 1546 l'idée de zones, sous l'autorité d'un pape qui ne s'appelait même pas Urbain.
De concile en conciliabules puis sous forme de bulles se précisa bientôt la doctrine de l’Eglise. Tout bon catholique était tenu de limiter la vitesse de son cheval ou de son carrosse à trente toises à la minute dans les "Zones Trente" avec un grand T.
Ces zones étaient dans les villes les quartiers centraux, abandonnés à la piétaille pour qu'elle puisse s'y esbaudir, sans craindre de se faire molester les arpions par les sabots des chevaux ou les roues des voitures.
La maréchaussée, à qui le radar faisait cruellement défaut, détectait à l'estime et à la gueule du client les excès de vitesse. Les contrevenants étaient grondés, et devaient acheter trois cent jours d'indulgences vendus dans toutes les bonnes sacristies.
Sauf le passage de la toise à la minute au kilomètre à l'heure, presque rien n'a changé depuis que le cheval-vapeur a remplacé le cheval-crottin. C'est toujours la même mauvaise volonté des citadins à cheval ou en voiture à bien vouloir ralentir l’allure en Centre-ville et partout où nos urbanistes municipaux ont voulu faire l’économie d’une piste cyclable, au motif que dans les " Zones 30 " voitures et vélos sont supposés faire copain-copain.
Maintenir les " Zones 30 " ? Au risque d'affaiblir la notion d'autorité municipale, a-t-on le droit de conserver une réglementation que personne ne respecte? Et dont l'origine religieuse est un pied de nez à la laïcité républicaine qui doit régner dans nos villes !
Je me répète, il faut supprimer les " Zones 30 ".
Jean-Claude Touray