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14 novembre 2008 5 14 /11 /novembre /2008 19:17

C’est sûr, Jean-Claude Touray a tellement roulé sa bosse dans les salons, foires, kermesses et autres plateaux littéraires, qu’il ne pouvait manquer de nous en dire un petit quelque chose, un soir, au café…

 

 

J’ai bien failli être publié dans le dernier numéro de " Fragments et Poussières ", la revue du bref et de l’inachevé. J’avais envoyé une tranche de prose d’une dizaine de lignes intitulée : " dix lignes dix lignes dix lignes, ou la sonnerie du téléphone ". L’œuvre, initialement sélectionnée avait dû, au dernier moment, faire place à un inédit de Sagan découvert dans un vide-grenier, au dos d’une carte postale. Mais je ne perdais rien pour attendre.

Aussi ne fus-je point étonné de recevoir du directeur de la revue une invitation à lire un petit quelque chose, à l’occasion d’une soirée littéraire. " Samedi prochain, de vingt heures à minuit " était-il écrit. " Cette réunion organisée par le comité de lecture, sur les hauteurs de Belleville dans mon grand appartement, sera l’occasion de découvrir, après des prolégomènes gourmands, des fragments de nouvelles brèves et des poussières d’écriture avec leurs auteur(e)s en chair et en os. "

- Ah c’est vous Carnassière ? Sur le forum " Mots dedans " tu as… on se tutoie, non ? Tu as du mordant et même parfois la dent dure.

- Chérubin, joli pseudo, c’est votre second prénom, dites vous… il me semble que nous nous sommes déjà rencontrés.

- Mais oui Séraphin, il y a deux ans à la remise du prix " Charcuteries en folie ", où le vainqueur, celui qui avait gagné son pesant de boudin blanc, c’était toi… on se tutoie, n’est-ce pas ?

L’apéro-buffet est la première phase de la soirée, l’occasion d’une débauche de quiches, accompagnée d’une orgie de vin rouge et de boissons fortes pour élever la température ambiante. Suite au réchauffement de l’atmosphère, les banquises de timidité fondent… bientôt la glace est rompue, attention tout de même aux icebergs dans la conversation.

La trotteuse tourne trop vite, il est déjà temps de procéder aux lectures. On tire au sort l’ordre de passage, et comme toujours, il y a problème avec le premier : personne n’est volontaire pour essuyer les plâtres, personne sauf moi : je n’ai jamais le trac en public et aucune peur du ridicule. Je me porte donc volontaire. Il était écrit sur le courriel d’invitation : " chaque lecture doit durer six minutes au plus. " Croyant bien faire, j’avais choisi plus court encore en interprétant une prose de trois mille signes : " La célébration de l’œuf au plat ". Plat ? Sûr qu’elle est tombée à plat ma brève, car personne ne pouvait croire dans l’assistance qu’au bout de quatre minutes j’en aie terminé. La chute, point d’orgue inattendu qui d’habitude amuse et déclenche le sourire, est arrivée trop tôt dans une bienveillante indifférence. J’ai dû dire : " ça y est, j’ai fini " pour que le public comprenne que ma prestation était terminée.

Il y a eu, dans ma foulée, du très bon et du plus banal. Mais vous n’espérez tout de même pas que j’en fasse la critique et que je distribue des sifflets ou des bravos aux dix-neuf écrivainternautes qui sont intervenus. Bien trop fatiguant… et en plus, à chacun son truc, ça c’est le boulot du comité de lecture de " Fragments et poussières ", moi j’ai mon ego à dorloter.

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7 novembre 2008 5 07 /11 /novembre /2008 08:58
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1 novembre 2008 6 01 /11 /novembre /2008 09:52

Jacques Lamy aime bien les " Histoires d’eau " de Suzanne Alvarez. Comme il aime bien aussi les cafés, bistrots et autres tavernes du bord de mer, il lui dédie ce poème…

 

 

Café du matelot, carré de souvenance           

De ces vieux bourlingueux qui délaissant l'errance           

Retrouvent dans leur verre un secret de jouvence :           

La seconde jeunesse en rêves sans mouvance.          

Les tables sont en bois et les sièges paillés.         

Au coin, se roule en boule un chat ensommeillé.         

Sur la toile cirée, aux carreaux estompés         

Marqués du fond des pots, des vieux sont accoudés.        

 

Ils se chantent leur Mer en sirotant la gnole...

 

Midi, ils passent lents le seuil à tour de rôle

De leur démarche chaloupée,

Semblent sortir par la coupée,

Et quittent à regret cet intime troquet.

Puis, coudes appuyés au parapet du quai,

Ils rêvassent, bouffarde en main, les traits pensifs

Aux doux balancement de houle des esquifs...

 

Le regard d'un marin a les yeux de la Mer,

Le bleu vague

De la vague,

De côte salvatrice au long du phare amer.

Le regard du marin voit l'horizon perdu,

Cette fluide dentelle au rivage inconnu,

Les récifs aigus,

Les longs anneaux

De serpents d’eau,

Les âmes aux nues,

Celles devenues

Des Sirènes nues,

Les perles ruisselantes d’embruns,

Le vol ample des grands goélands

Blancs

Ou bruns,

Le filet de frétillante manne,

En cambuse quelques dames-jeannes

De vieux calva

Qui vient qui va

Au mauvais grain

Du temps chagrin...

 

Jacques LAMY

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28 octobre 2008 2 28 /10 /octobre /2008 19:17


Ysiad ouvre une nouvelle discussion sur LA Crise… On peut venir en parler au comptoir, en terrasse, en salle, voire en arrière-salle ou encore dans la rue quand le café sera plein… On peut laisser un commentaire bien sûr mais aussi proposer un texte, une photo, une chanson… Profitez-en, c’est la crise…

 

 

Que de chiffres, mes agneaux ! Une invasion ! Il en pleut de partout. Pire qu’un ban de sauterelles ! Commençons par la population mondiale. Il suffit d’interroger Google pour apprendre que le mardi 14 octobre 2008, à 11 heures et 36 secondes, (heure du pôle), nous étions la bagatelle de 6 732 534 193 à vivre sur la planète.

C’est beaucoup.

Ce que le site de la population mondiale ne mentionne pas, c’est le nombre de pauvres. Il faut aller sur celui de la banque mondiale pour apprendre, en cherchant bien, que trois milliards d’individus vivent avec moins de deux dollars par jour, qu’un milliard cinq cents millions vivent avec moins d’un dollar par jour, que deux cents millions vivent dans la famine et cent cinquante millions n’ont jamais eu la chance d’aller à l’école.

J’oubliais les chiffres de la crise. Pas besoin d’aller sur Google pour les attraper. Il en arrive tous les jours tous azimuts.

De plus en plus gros, de plus en plus lourds.

De plus en plus démesurés.

La crise financière est très vorace. Elle en veut toujours plus. Elle étend ses tentacules. Millions, milliards. Les Etats crachent. Le krach est là, énorme et noir, croquant l’Islande toute crue. Ça balise pas mal dans les hautes sphères. 1929 revient au galop. Tout le monde sur le pont, il n’y a pas une minute à perdre. Le G7 se réunit. Il faut du flouze, beaucoup de flouze pour renflouer les banques européennes gangrenées par les créances pourries. Tout ça, la faute à qui ? A la grande dérégulation. Aux spéculateurs pleins aux as. A la titrisation à tour de bras. Aux tours de passe-passe des as de la finance. A tous les abus commis depuis trente ans. Aux dérives du système libéral. Et que je te refile un peu de dette enveloppée dans du papier cadeau avec un gros effet de levier garanti… par qui ?

Par les Etats, pardi.

1 700 milliards d’euros casqués par l’Europe pour boucher les fissures. Boum. Crac. Au final, qui va payer ? Ah non. Rejeté. C’est une question qui pue. On verra ça plus tard.

L’Islande est sur la paille. A qui le tour ? Encore une question qui pue. Enfin. Concentrons-nous sur autre chose. Tiens, les marchés repartent à la hausse. Regardez comme c’est joli, ces cours qui s’envolent comme autant de petites bulles pressées de rejoindre les cieux du profit ! Tout est permis dans un marché dérégulé. Merveilleux. Et devinez à qui profite la crise ? A des hors-la-loi qui s’en mettent plein les fouilles en faisant fi de l’interdiction de vendre à découvert. De gros et gras spéculateurs sauvages qui se foutent de tout et continuent de parier sur la baisse des cours devant leurs écrans en pensant au caviar qu’ils vont s’enfiler à la louche en ricanant sur la misère humaine.

Un certain Simon Cawkwell raconte dans la presse du 14 octobre qu’il a empoché mercredi dernier 250 000 livres non imposables en moins d’une heure. Cawkwell en quelques chiffres ? 61 ans. 150 kilos de cupidité. 3,3 millions de livres engrangés en 2002.

Et il s’en flatte.

Ysiad


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14 septembre 2008 7 14 /09 /septembre /2008 19:36

Comment retrouver un souvenir perdu avec le temps ? Telle était la question posée par un internaute dans le Blogcity N° 21. Une question qui en amène d’autres, inévitablement. Ysiad nous propose ici quelques pistes…

 


Cette question vaut la peine que l’on y réfléchisse un instant. Je me souviens… Mais de quoi nous souvenons-nous ? Que reste-t-il après que le temps a tout dévoré ? Dans le meilleur des cas, un appareil confus d’images, sur lequel la mémoire vient buter. Car enfin tout s’efface derrière nous. Le visage, le timbre de la voix, le contour de la maison, la couleur du gravier : il ne reste rien à la mémoire qu’une trace ténue que l’on appelle souvenir. Quand le manque se fait cruel, quand l’envie de ressaisir quelque chose se fait impérieuse, justement à cause du temps qui passe, nous nous jetons sur les photos. C’est notre seul recours, notre seule échappatoire contre le temps qui efface tout. Et quand par hasard la photo que l’on cherchait s’est détachée de la page et qu’il ne reste plus que quatre coins collés sur le papier, le souvenir est perdu. A jamais. L’écrivain Cormac Mc Carthy, dans un de ses romans, fait dire à l’un de ces personnages, je cite de mémoire, que l’être humain se souvient toujours des mauvais souvenirs, et jamais des bons (il le dit forcément mieux que moi mais je fais comme je peux avec les moyens du bord.) Tout se passe comme si le temps attendait patiemment pour se jeter sur ce que nous avons de plus précieux.

Un souvenir n’est très doux que parce qu’il abolit la distance à l’instant où il revient.

Le seul, l’unique moyen de " retrouver " ce souvenir perdu consiste à le rebâtir, à réorganiser les choses autour de lui, à lui faire un nouveau décor, Marcel Proust ne s’y est pas pris autrement avec sa madeleine.

J’ai pour ma part le souvenir d’un coucher de soleil unique sur une île grecque. Je ne me souviens plus du nom de l’île, je ne sais plus l’âge que j’avais ni pourquoi je me trouvais là, je me souviens simplement que je descendais une pente à vélo prudemment, lentement, accrochée à mon guidon, en freinant dans les virages, (et non à toute berzingue comme mon fils de 16 ans qui anticipe les pentes comme les montées et qui ose me dire, en me voyant pousser ma maudite bécane grinçante dans la côte, écarlate sous mon casque que je donne vraiment une image déplorable de la France), m’efforçant de ne pas regarder le ravin qui bordait la route. Je suis loin d’être une grande sportive, je le reconnais (et le temps n’arrange rien à l’affaire), et j’ai encore très peur des ravins, c’est ainsi. Toujours est-il que la route serpentait dans la montagne, et que j’étais bien trop concentrée sur mon guidon pour prêter attention à la nature qui m’entourait. Et voici que dans un dernier virage, brusquement, le soleil a surgi, éclatant, dans toute sa sanglante beauté, posé comme une apparition sur la ligne d’horizon. Sublime. Rien que pour mes yeux. Le cadeau en pleine poire. Alors, pour la première fois, je me suis redressée sur mon vélo, mes mains ont relâché la pression sur les freins, et je me suis laissée glisser en oubliant mon appréhension, toute à la fascination du disque pourpre qui glissait lentement dans l’échancrure des collines. Cette merveille à moitié engloutie me faisait oublier la route, la pente, l’appel du ravin, le grincement des freins, le métal froid sous la paume, et s’offrait à moi comme un signe salutaire, un cadeau de l’Olympe, un émerveillement, un don pur sur cette route de Grèce.

Et coup de bol, je ne me suis même pas viandée avant le plat de la route (ou alors je l’ai oublié).

Depuis il y a eu d’autres couchers de soleil, mais je ne me souviens d’aucun. Seul celui-ci s’est détaché, même si tout, autour de lui, a disparu. Rien ne subsiste d’autre que le souvenir de ma peur brusquement emportée par un soleil rouge, un soir d’été, quelque part dans le Dodécanèse.

                                                                                                                  Ysiad

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2 septembre 2008 2 02 /09 /septembre /2008 19:46

Vous aimez la photo ? Vous ne manquez aucune exposition ? Qu’elle soit proche de chez vous ou à l’autre bout du monde ? Alors vous souvenez-vous du lieu où a été prise cette image  ?

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25 août 2008 1 25 /08 /août /2008 17:08


Le 30 juillet dernier, Cuné rendait hommage à Wajdi Mouawad après avoir été éblouie par la lecture d’" Incendies ". A la fois auteur, metteur en scène et acteur, Wajdi Mouawad, a recueilli cet été une formidable ovation au festival d’Avignon pour son spectacle " Seuls ". Une solitude conjuguée au pluriel pour dire hier et aujourd’hui, pour sonder l’enfance et éprouver l’âge adulte, pour explorer cette question de l’identité, ce je est un autre. L’homme est seul sur scène mais au milieu d’une multitude d’êtres sortis du brouillard, seul pour donner forme aux tourments qui l’habitent ; seul, mais accompagné des voix de ses ancêtres, soutenu par la proximité de ses proches, seul pour étreindre tous ces témoins d’une enfance frappée par la guerre et écorchée par l’exil ; seul pour naviguer dans les méandres de l’inconscient et ramener à la surface les trésors de la vie. " Seuls ", est une grande histoire de partage, une traversée époustouflante des mondes intérieurs, un théâtre haut en couleurs fêté par le public longtemps après son dernier acte.


Il y a vingt ans, à l’entrée de l’âge d’homme, Wajdi Mouawad écrivait la trame de ce spectacle.

Quand on est petit,

On est bien mal renseigné.

Alors on imagine.

Plus tard,

Imaginer, ça devient plutôt compliqué

Alors on se renseigne

Alors on devient grand.

C’est dans l’ordre des choses.

Et les choses sont bien faites

Puisqu’elles nous empêchent de revenir en arrière

Ce qui est très bien

Car si un homme, par le plus grand des hasards,

Croisait un jour, par exemple au sortir d’un épais brouillard,

L’enfant qu’il avait été,

Et si tous les deux se reconnaissaient comme tel,

Et bien ils s’écrouleraient aussitôt la tête contre le sol,

L’homme de désespoir,

L’enfant de frayeur.

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17 août 2008 7 17 /08 /août /2008 16:36

Pas de trêve estivale pour notre collaboratrice Ysiad ! Fidèle à ses engagements, elle vient au secours d’un nouvel internaute pris dans le stress de la vie moderne. Aujourd’hui, elle apporte une série de conseils pratiques en réponse à la question posée dans le numéro 20 de Blogcity, revue d’étoiles :

Dans quelles conditions un chat peut-il faire une crise cardiaque ?



Je profite d’une absurde interruption dans le long fleuve tranquille de mes vacances pour répondre à cette question cruciale qui concerne en France dix millions de sujets miaulants, pardi, rien que pour les chats, ça fait un max de crises cardiaques à prévenir, allons-y.

Primo – Sur la route des vacances, ne jamais laisser grimper votre chat à un arbre, à moins de l’avoir entraîné à redescendre tout seul. Le chat peut faire une crise cardiaque, lorsque, à dix/quinze mètres du sol, il regarde soudain sous lui. Panique. Il est monté vachement haut. Il sait pas redescendre. Il a le vertige. Ça tourne. Ça tangue. Il pousse des miaulements affolés, de plus en plus rauques, de plus en plus déchirants. Que faire ? Pas grand-chose. Evitez de lui chanter des chansons de Carli Branu, flattez-le de la voix en attendant les pompiers. Rassurez-le par des mots doux, et dites aux pompiers de mettre en veilleuse le son de la sirène ; comme pour les chansons sponsorisées par l’Elysée, ça risquerait de le faire monter plus haut, ou de provoquer la crise cardiaque.

2 – Le chat peut faire une crise cardiaque lorsqu’il s’aperçoit que vous l’avez passé au régime " light ". Il renifle, hume, flaire, tournicote autour de sa gamelle, pousse un mieuurk de dégoût, et parfois, de dépit, son cœur s’arrête. Crac. Il tombe dans sa pâtée les moustaches en avant. Gît pattes roides sur le carrelage. Absolument. Vous ne me croyez pas ? Qu’est ce que vous diriez si on vous faisait passer du dindonneau sauce allégée Weight Watchers pour du saumon fin d’Ecosse Monoprix gourmet ? Donc si vous tenez vraiment à lui faire perdre sa poche ventrale, faites-le courir (ce qui suppose que vous leviez vos fesses du hamac, que vous attachiez un pompon de laine au bout d’une ficelle et adieu votre sieste), ou mélangez quelques croquettes de régime à son saumon riz dont il est friand. Progressivement. Tout est dans la progression, foi de cat woman, et vous éviterez ainsi la crise cardiaque façon Garfield face à son maître qui lui refuse odieusement une bouchée de son king size beef onion stuffed hamburger sous le prétexte d’un léger embonpoint.

3 – Les crises cardiaques liées à la vie domestique sont très fréquentes. Le chat aimant les endroits chauds, vérifiez le tambour de la machine avant de la faire repartir en position séchage. De même, les pantoufles géantes en forme de souris, les balles de fourrure à lunettes, les bols léopard, les mobiles à tête d’autruche et en général tout gadget de couleur violente sont à éviter absolument. Le chat est un esthète, ne l’oublions pas.

4 – Quand vous partez en vacances, ne le laissez pas dans un hôtel pour chat avec d’autres chats qu’il ne connaît pas. Il y a des siamois partout. De même, ne le laissez pas non plus trop longtemps tout seul devant l’effigie de Sarkozy à l’écran. Comme pour le soleil, subir plus de trois minutes le faciès gaillard du président est néfaste pour la santé. C’est statistiquement prouvé. Ça commence par une chute de tension et après je vous dis pas le coup que prennent les coronaires. Agissez préventivement avec votre chat. Passez-lui Les Oiseaux d’Hitchcock, un film qui fait monter l’adrénaline, pas la pression artérielle.

Et que les vacances continuent, dans la joie et la crème solaire.

Ysiad


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29 juin 2008 7 29 /06 /juin /2008 14:43

Entre deux périples en train Suzanne ALVAREZ vient se rafraîchir au café et, pour agrémenter sa visite, elle nous présente un de ses complices de voyage, le poète Valéry Larbaud.



Bonsoir les choses d'ici-bas

Prête-moi ton grand bruit, ta grande allure si douce,
Ton glissement nocturne à travers l'Europe illuminée,
Ô train de luxe ! et l'angoissante musique
Qui bruit le long de tes couloirs de cuir doré,
Tandis que derrière les portes laquées, aux loquets de cuivre lourd,
Dorment les millionnaires...
Ô Harmonika-Zug !
J'ai senti pour la première fois toute la douceur de vivre
Dans une cabine du Nord-Express entre Wirballen et Pskow

Huit heures du matin en automne et la belle cantatrice

Aux yeux violets chantait dans la cabine à côté.

Et vous, grandes glaces à travers lesquelles j'ai vu passer la Sibérie et les monts du Samnium,
La Castille âpre et sans fleurs, et la mer de Marmara sous une pluie tiède !
Prêtez-moi, ô Orient-Express, Sud-Brenner-Bahn, prêtez-moi
Vos miraculeux bruits sourds et
Vos vibrantes voix de chanterelle ;
Prêtez-moi la respiration légère et facile
Des locomotives hautes et minces, aux mouvements

Si aisés, les locomotives des rapides

Précédant sans effort quatre wagons jaunes à lettres d'or

Dans les solitudes montagnardes de la Serbie,

Et, plus loin, à travers la Bulgarie pleine de roses...

Ah ! il faut que ces bruits et que ce mouvement

Entrent dans mes poèmes et disent

Pour moi ma vie indicible, ma vie

D'enfant qui ne veut rien savoir, sinon

Espérer éternellement des choses vagues.

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25 juin 2008 3 25 /06 /juin /2008 18:13


Petite pause musicale dans la série Transit avec un voyage en train et une chanson aux multiples interprétations (voir liens ci-dessous) proposée par Dominique Mitton.


Les wagons longs de lit


Il m' regardait
J' me détournais
Il m' souriait
J' m'en empêchais
Et il m'a dit en se penchant :
"La fumée, s'il vous plaît, est-ce qu' ça vous déplaît ?
Vous fumez ? Permettez ! Alors c'est parfait
Voulez-vous mes journaux, car le temps est long ?
Pour le tuer, parlons donc, wagons longs de lit"
On s'est connus dans le wagon de lit de long
Le wagon long, le wagon long de nuit
Du Paris – Lyon – Marseille - Menton qui file de nuit
Et nous emporte vers l'Italie
On s'est souri
Dans les sanglots de lit de long, les sanglots longs
Du wagon long de nuit
Et il m'a dit au creux d' l'oreille :
"Dites-moi tu, dis-moi toi, j' vous dirai pareil
À quoi bon nos prénoms
Appelez-moi chéri
Appelle-moi mon amour
On s'connaît à peine
Qu'on s' dise vous, qu'on s' dise tu
Qu'importe pour une nuit ?"
Dans le wagon de lit de long, passé minuit
On s'est aimé, aimé à la folie
Le Paris – Lyon – Marseille – Menton toute la nuit
Nous emportait vers l'Italie
On s'est aimé dans les sanglots de lit de long
Les sanglots longs des wagons longs de nuit
Et je lui dis au creux d' l'oreille :
"Être à tu, être à toi, être vous et moi
Quand on n' se connaît pas
À tu et à toi
Savez-vous, sais-tu bien, qu' j' suis follement émue,
D'être à vous, d'être à tu, d'être dans vos bras"
Le lendemain, il m'a souri : "Adieu chérie
J' descends ici
J' te quitte à Vintimille"
Le Paris – Lyon – Marseille - Menton de lit de long
De long de lit m'a emportée, nous séparant
Vers le soleil à tout jamais
Bien loin, bien loin, vers l'Italie


Références :

Titre: Les wagons longs de lit
Artiste: Jeanne Moreau
Reprise : Mona Heftre (2000 et 2004), Serge Rezvani – intégrale Vol. 2 (2004)
Paroles : Serge Rezvani, alias Cyrus Bassiak (nom utilisé pour les chansons)
Album : "Angora rose" Jeanne Moreau chante 12 chansons nouvelles de Cyrus Bassiak
Année : 1966
Production : Jacques Canetti
Notes : Vanessa Redgrave interprète la chanson traduite en anglais par Julian Moore dans le film de Tony Richardson : "Red and Blue" (1968) – Titre : One light ferry

Cliquez pour écouter Jeanne Moreau
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Version Vanessa Redgrave :
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Version Rezvani :
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Version Mona Heftre 2000 :
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Version Mona Heftre 2004 :
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www.zshare.net]


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