Comme nous l'avons fait dernièrement avec Christelle et son poème "A l'aube de la vie", il eût été dommage de ne pas profiter pleinement de celui laissé par Jean Calbrix dans les commentaires sur "Julius".
Dérive
Les charlatans sont là, voilà que l’on délaisse
Le chemin des aïeux devant nous grand ouvert.
Désormais il faudra marcher à découvert,
Les bourreaux frapperont sans aucune mollesse.
Ce nouvel esclavage sera payé très cher
Par les faibles et les fous dans une marche lente
Vers des gouffres sans fond, sur la lave brûlante
Qu’ils en imploreront de périr dans la mer.
Car nul ne saura plus ce qu’est une aube fraîche,
Ce qu’est un coin de ciel, ce qu’est une couleur,
Ce qu’est un rire clair, encor moins une fleur.
Rien ne poussera plus sur cette terre sèche.
Et c’est un cauchemar sur ton front qui se plisse,
Un rictus sur ta lèvre au rouge de carmin.
La raison a quitté tout ce qui fait l’humain,
Tu ne connaîtras plus ni bonheur, ni délice !
Allons, révolte-toi ! Fuis cet embrassement
Des Judas se vautrant sur ta liberté d’homme.
Avant que tu ne sois enchaîné, pauvre pomme,
Qu’ils te fassent crever, doucement, doucement !