Campagne électorale
Laurence Marconi
Les villes et les villages de France bourgeonnent. Dans les rues, des panneaux électoraux ont poussé en quelques jours, le long des murs, contre les grillages et les palissades. Ces alignements de champignons citadins à croissance rapide, ces rangées d’arbres métalliques, identiques, se greffent sur l’environnement urbain. Nous sommes les témoins d’une floraison d’affiches sur lesquelles s’épanouissent des visages conquérants. Le paysage politique du printemps 2012 compte dix candidats en pleine éclosion : jeunes pousses ou vieux ramages, tous offrent un sourire éclatant de sève nouvelle. Surtout, ne pas oublier de gratter l’écorce… Les médias aussi profitent de ce souffle printanier. Partout, sur les marchés et sur les ondes, à la sortie des gares et des usines, à l’antenne et à l’orée de la ville, sur les grands boulevards et sur les écrans, des hommes et des femmes défrichent, sondent le terrain, sèment le doute. Ils distribuent aux passants des tracts par brassées, comme autant de feuilles aux sucs et aux essences divers, qui diffusent le programme des candidats en campagne. Une pluie de promesses qui tapissent le sol et le fond des cabas, collent aux semelles, inondent l’asphalte et le paysage médiatique. C’est une éclosion d’idées neuves ou rebattues, fruits de longues réflexions et de savants calculs. On cultive l’espoir et le paradoxe, on nous prédit une accalmie, le redoux, la fin de la tempête pour récolter des voix, faire moisson de suffrages … Tous sont mobilisés afin que le renouveau triomphe ! C’est le réveil des hibernants, l’éveil des consciences. La France est en effervescence, la campagne officielle a commencé …