Au café, la fin de l'année se termine sous le signe de la poésie.
On ne se demande plus à quoi rime la poésie et que sont les poètes, ni pourquoi le vers contribue autant à humaniser la société. Qu'elle soit cri, prière, chant, complainte, l'expression poétique est une voix sur un chemin d'errance, une alchimie de mots de l'instant, de lettres hors du temps. Le poète n'explique rien et c'est avec une joyeuse légèreté, une romantique pudeur ou une bouffée de colère qu'il donne à entendre les battement de cœur de l'amoureux, la rêverie du promeneur ou la sourde douleur du compagnon d'infortune.
En ce premier jour de concert nous recevons Johanne Hauber-Bieth et lui dédions "Summertime" chanté par Sarah Vaughan
Minuit païen…
Il est venu vagir dans un berceau de paille
Avec au cœur l’amour, la sève du pardon
Alors que les humains ne pensent que "ripaille"
Oubliant que Noël fut avant tout un don.
Ils fêtent goulûment… mais la crèche tressaille…
Il est venu vagir dans un berceau de paille
Et dans l’église vide où doucement Joseph
Veille sur l’enfant-dieu, muette est la Grand’ nef.
Ni cantique ni chants… pourtant l’autel s’émaille
De tendres lumignons pour fêter ce doux soir :
Il est venu vagir dans un berceau de paille…
Hélas ! pas un fidèle, ils sont tous à déchoir !
Les uns sont trop gourmets, les autres déjà soûls
Pour penser au mystère à minuit qui sonnaille…
Portant déjà sa croix, pour eux, pour moi, pour vous,
Il est venu vagir dans un berceau de paille.